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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 12:51

Jamais je n'ai fermé les yeux
malgré les vertiges sucrés des euphories
même quand mes yeux sentaient le roussi
ou en butte aux rafales montantes des chagrins
Car je trempe jusqu'à la moelle des os
jusqu'aux états d'osmose incandescents
dans la plus noire transparence de nos sommeils
Tapi au fond de moi tel le fin renard
alors je me résorbe en jeux, je mime et parade
ma vérité, le mal d'amour, et douleurs et joies
Et je m'écris sous la loi d'émeute
je veux saigner sur vous par toute l'affection
j'écris, j'écris, à faire un fou de moi
à me faire le fou du roi de chacun
volontaire aux enchères de la dérision
mon rire en volées de grelots par vos têtes
en chavirées de pluie dans vos jambes
Mais je ne peux me déprendre du conglomérat
je suis le rouge-gorge de la forge
le mégot de survie, l'homme agonique
Un jour de grande détresse à son comble
je franchirai les tonnerres des désespoirs
je déposerai ma tête exsangue sur un meuble
ma tête grenade et déflagration
sans plus de vue je continuerai, j'irai
vers ma mort peuplée de rumeurs et d'éboulis
je retrouverai ma nue propriété

Gaston Miron

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commentaires

P
<br /> Merci Ophélie de mettre en ligne ce grand écrivain du XX°siècle.C'est rendre hommage à cet Homme aux facettes tumultueuses,trop peu connu.<br /> <br /> Poétiquement votre,<br /> <br /> papy<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Oui, je crois également. Bonne soirée, Papy. Ophélie<br /> <br /> <br /> <br />