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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 10:35
Dans un pays d'enfance retrouvée en larmes
Dans une ville de battements de cœur morts,
(de battements d'essor tout un berceur vacarme,
De battements d'ailes des oiseaux de la mort,
De clapotis d'ailes noires sur l'eau de mort).
Dans un passé hors du temps, malade de charme
Les chers yeux du deuil de l'amour brûlent encore
D'un doux feu de minéral roux, d'un triste charme;
Dans un pays d'enfance retrouvée en larmes…
- Mais le jour pleut sur le vide de tout.

Pourquoi m'as-tu souri dans la vieille lumière
Et pourquoi, et comment m'avez-vous reconnu
Etrange fille aux archangéliques paupières,
Aux riantes, bleuies, soupirantes paupières,
Lierre de nuit d'été sur la lune des pierres;
Et pourquoi et comment, n'ayant jamais connu
Ni mon visage, ni mon deuil, ni la misère
Des jours, m'as-tu si soudainement reconnu
Tiède, musicale, brumeuse, pâle, chère,
Pour qui mourir dans la nuit grande de tes paupières?
- Mais le jour pleut sur le vide de tout.

Quels mots, quelles musiques terriblement vieilles
Frissonnent en moi de ta présence irréelle,
Sombre colombe des jours loin, tiède, belle,
Quelle musique en écho dans le sommeil?
Sous quels feuillages de solitude très vieille,
Dans quel silence, quelle mélodie ou quelle
Voix d'enfant malade vous retrouver, ô belle
O chaste, ô musique entendue dans le sommeil?
Mais le jour pleut sur le vide de tout.

Oscar Vladislas de Lubisz Milosz
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