23 février 2010
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Dans le lit vaste et dévasté
J'ouvre les yeux près d'elle;
Je l'effleure : un songe infidèle
L'embrasse à mon côté.
Une lueur tranchante et mince
Échancre mon plafond,
Très loin, sur le pavé profond,
J'entends un seau qui grince...
Dans le silencieux automne
D'un jour mol et joyeux,
Je t'écoute en fermant les yeux,
Voisine monotone.
Ces gammes de tes doigts hardis,
C'étaient déjà des gammes
Quand n'étaient pas encor des dames
Mes cousines, jadis;
Et qu'aux toits noirs de la Rafette,
Où grince un fer changeant,
Les abeilles d'or et d'argent
Mettaient l'aurore en fête.
Paul-Jean Toulet
J'ouvre les yeux près d'elle;
Je l'effleure : un songe infidèle
L'embrasse à mon côté.
Une lueur tranchante et mince
Échancre mon plafond,
Très loin, sur le pavé profond,
J'entends un seau qui grince...
Dans le silencieux automne
D'un jour mol et joyeux,
Je t'écoute en fermant les yeux,
Voisine monotone.
Ces gammes de tes doigts hardis,
C'étaient déjà des gammes
Quand n'étaient pas encor des dames
Mes cousines, jadis;
Et qu'aux toits noirs de la Rafette,
Où grince un fer changeant,
Les abeilles d'or et d'argent
Mettaient l'aurore en fête.
Paul-Jean Toulet