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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 22:06

La côte est en vue
et les lueurs du port
et la mer est pensive et s'étale
que l'étrave fend silencieuse.

La côte est en vue
et les lueurs du port
Et le désir à l'eau
de rejoindre l'amante
et ses blancs acacias
qui trempaient leur tignasse
à l'encre turquoise
et repeignaient sans hâte
les nuages en partance.

Les cordages se tendent
aux soupirs de la coque.
Des regrets du grand large
Aux ennuis immobiles
d'une course achevée,
le ciel moribond
vomissait l'océan
crachant au visage
une mer outragée.

La côte est en vue
et les lueurs du port
et la mer est en deuil
toute drapée de noir

Laurent Chaineux

http://www.lezardes-et-murmures.com 

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 21:56

                                   À Dina Desmet

La nuit rapiécée se rétrécit, Dina
Devient courte, se fait triste

Comme s'il n'y avait plus d'étoiles en haut
De lampadaires en bas
Comme si elle n'était plus qu'un mur
Sans fenêtres recouvert d'affiches

De la musique de jazz comme des voleurs nous reconduit
A la Nouvelle-Orléans
Au moment où elle était
Pleine d'esclaves

Tu es une interrogation qui passe Dina, comme la brise s'en va
Un refrain qui gravit les côtes, danse sur la mer
Je ne suis qu'un vieil homme qui s'essouffle

Dans les yeux et sur les lèvres de femmes seules
Je vois mourir chaque seconde
Le désir que j'ai d'elles

Un couple d'Irlandais boit des bières
Un autre couple se laisse photographier pendant qu'il danse
Par un buveur dont la main tremble

Si je m'oublie je pourrais croire que tout va recommencer
Mais tes yeux me disent
Qu'il ne me reste que quelques mots pour colmater le mur
Emplir le vide qui s'empare de la ville jusqu'à la Baie des Anges
Cependant que la nuit se rétrécit encore
Que mon existence n'est plus qu'un raccourci

Paul Mari

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 09:50
Je n’ai pas l’âge de mes désirs
Il n’est pas l’heure d’avoir mon âge
Si j’ai laissé passer le temps
C’est qu’il me semblait imprécis
Que voulez-vous, j’avais le temps
J’avais le temps d’avoir mon âge
Il a fallu que j’en revienne
De l’illusion si dérisoire
Que demain n’était pas demain
Des "J’aurais pu, mais je ferai"
"je n’ai pas dit, mais je dirai"
J’en ai connu plus qu’il n’en faut
Mes désirs m’ont désespéré
Je n’avais pas vraiment leur âge
J’étais comme un peu à côté
Mais ils me rattrapent, au passage
Je crois les avoir préservés
Je n’ai pas l’âge de mes désirs
Mais je désire avoir leur âge

Matthias Vincenot
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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 18:34
Une page se tourne pour se démultiplier
Taillée avec mon corps mon sang et mon âme.
Je pars avec les rosiers donquichottesques
En quête d’une innocence rédemptrice.
L’art chante dans la jungle de mes veines
Et m’emporte au son de la dernière marée.
Peut-être n’est-il que l’orage
Pour détacher l’arc-en-ciel de l’ombre.
Légèreté nue lumière onction de la vie
Je pars chercher d’autres mots.

Cristina Castello
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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 22:23
Tu es ma nuit radieuse
nuit sortilège nuit sacrificielle
où le sexe incarne le sang
des hautes luttes passionnelles
où le cœur bat le rappel des rêves
sur des tambours d'ébène

Je suis pirogue d'os et de peau
remontant le cours d'une Amazonie fiévreuse
aux berges peuplées de perroquets
et de toucans criards
de singes hurleurs
parmi les lianes du désir

nous sommes fleurs et flammes voluptueuses
à l'assaut d'un ciel étoilé
où s'écrivent en lettres délirantes
les mots d'amour que nous étouffons
jusqu'à ce que mort nous couve
dans un berceau de douce humanité.

André Chenet
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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 10:48
Plus de pieds
et pas de ciel
des glaçons aux narines
et des givres aux lèvres.
Je trainais mes guenilles
la poudreuse aux genoux
songeant aux heures paresseuses
à l'ombre des filles.
Je marchais hagard
sur cette neige de voyelles
déchirées aux ramures
des syllabes noires.
Je n'avais pas vu
sous le blizzard
cet abri de fortune
soudain incendiant mes pupilles
d'ors et de carmins.
Un versailles Algonquin
rougeoyant de braises
où se tendaient les bras
d'une belle algonquine.

Tu as la fièvre dit-elle
reprends un peu de soupe.

Laurent Chaineux

 

http://www.lezardes-et-murmures.com/article-plus-de-pieds-41345907.html

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 10:36

Duo

Aimez-vous dis-je l’or sombre des tombes aux multiples défunts
Où s’abolissent très lentement les mystères de la vie
Là où rit la horde simple et impie des séraphins diaboliques
Qui jour et nuit s’extasient et s’enivrent des tragiques parfums
Aimez-vous dis-je l’or sombre des tombes aux multiples défunts

J’aime me répondit-elle et à tire d’aile m’y rends très souvent
L’air je le sais y est exécrable, irrespirable et sans vent
L’on y étouffe et l’on y sent combien la vie défaite est rebelle
Ce monde immonde m’attire car j’y suis mal et aussi j’y suis bien
J’aime me répondit-elle et à tire d’aile m’y rends très souvent.

Jean-Luc Brière

 

http://sans-tabous-ni-totems.over-blog.com/article-31931744.html

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 16:40
Imagine
dos au rocher
l’aube
épaulant son fusil
et sur le cran de mire
juste ce qu’il faut
de soleil blafard
pour le coup précis
et la mort exacte
puis très vite
comme déboulant d’une ravine
le cabri noir de la peur
et dans les yeux goulus de l’homme
à bout portant
une chevrotine
de thym de menthe de laurier
enfin
la poudre vive
son crachat de métal
et la montagne ivre d’échos
qui ne dessoûlera plus

Christian Erwin Andersen

http://bris-de-verre.over-blog.com/article-imagine-43477231.html

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 18:51
Dans l'éveil
La femme aux yeux de neige
Perd ses eaux
Et fond devant les glaces
De sa venue au monde.

Elle s'aime, et fait
l'amour à ses reflets.

Et ses yeux éperdus
se font braises du jour.

Elle ne veut pas quitter
Les caresses de son sommeil.

Eric Valnerbauch

http://erosem.over-blog.fr/

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 22:36
Je me souviens du temps du tableau noir
Où craies, tampon maculaient nos blouses noires.
Je me rappelle de l'encrier blanc sur les tables percées,
De l'encre violette qui laissait nos mains tachées.
Je pense à ma plume Sergent Major qui glissait sur mon cahier,
A ces leçons de morale, à ces problèmes et aux dictées.

Du calcul mental aux devoirs de civilité,
Des moyens dérisoires, des leçons de choses,
De la cour de récré, du préau, des marronniers,
De la guerre des poux, des pissotières dehors pour celui qui ose,
Des châtaigniers, des fougères, des balades au bois,
Des chevaux de trait, des fraises des bois,
Des jeux de billes, de frondes et de toupies,
Des "bons-points", des images et de l'émeri,
Du Maître, de la Maîtresse, et de la cire d'abeilles,
D'une Nature luxuriante, comme nulle autre pareille...

Que de souvenirs de mon école communale,
Près de l'église et des pierres tombales!
Maître à la guitare, sentiers de feuilles mortes,
Ecolier d'aujourd'hui vis-tu ces sensations fortes?

Aujourd'hui, mon enfance est depuis longtemps enterrée,
Mais, les beaux souvenirs ne meurent jamais...

Régis Batrel
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