3 février 2010
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La terre, en mars, est une page sous la pluie
Chaque sillon est une ligne recouverte
Par l'ébauche d'un chant de blé, qu'avec la pie
Le corbeau corrige du bec, à l'encre verte.
La graine est l'alphabet des langues végétales
Balbutiées au cœur exsangue de la neige
Et parlées à voix haute par les céréales
Dont les coquelicots ponctuent le florilège.
La sève, flot verbal des forêts qu'elle inonde,
Les sources en pressentent l'élan vers les faîtes
Car l'eau sur ce qui naît aux entrailles du monde
En sait peut-être autant que le sang des poètes.
Jean Gateau
Chaque sillon est une ligne recouverte
Par l'ébauche d'un chant de blé, qu'avec la pie
Le corbeau corrige du bec, à l'encre verte.
La graine est l'alphabet des langues végétales
Balbutiées au cœur exsangue de la neige
Et parlées à voix haute par les céréales
Dont les coquelicots ponctuent le florilège.
La sève, flot verbal des forêts qu'elle inonde,
Les sources en pressentent l'élan vers les faîtes
Car l'eau sur ce qui naît aux entrailles du monde
En sait peut-être autant que le sang des poètes.
Jean Gateau